Le sars-cov-2 un accélérateur des startups en e-santé !!!

Chapitre I Lifen d’Honestica confirme.

Depuis septembre 2016 dans innovationesante.fr nous vous annoncions péremptoirement et avec assurance la disruption de notre société remodelée comme nous aimions à le présager par les NTIC. Nous n’étions pas devin mais nous aimions regarder autour de nous. L’exemple de l’Estonie devenait notre modèle presque fétiche. Une conversation avec Madame Kadi Metsandi attachée à l’ambassade d’Estonie à Paris, notre carte de e-résident Estonien en poche et tout était possible. (1-3)

Depuis ses 3 années, nous avions l’impression que cela n’avançait pas à l’image de ce nous espérions. Toutefois de nombreux spécialistes issus du monde Médical ou du web s’étaient jetés à l’eau, et les initiatives étaient nombreuses. De très nombreuses applications de santé voyaient le jour et commençaient à éduquer ce monde de la santé qui était resté en retard par rapport aux autres secteurs du tertiaire. Les spécialistes des NTIC, des nouvelles mathématiques (cognitives et autres) ont commencé à révolutionner les rapports entre chercheurs médecins et data scientists (Jérôme Pesenti à Benevolent (4))

D’autres après avoir marqué de leur empreinte l’essor du marketing digital avaient décidé de défricher ce dernier secteur non « data driven » qui était le monde de la santé. Et c’était là une belle rencontre avec Franck le Ouay qui nous avait expliqué le 23 Mars 2017 pourquoi et comment il avait décidé d’investir ce secteur peu ouvert aux NTIC. (5) La relecture de cette interview montre d’ailleurs que notre champion de l’internet semblait à l’époque marcher sur des œufs dans ce monde médical très frileux à faire évoluer son mode de fonctionnement et de communication, cela étant en totale opposition avec ces professionnels en formation permanente, remettant en cause sans arrêt les dogmes médicaux enseignés la veille !

Alors il y avait tout de même un vrai frémissement et même de l’espoir et de l’optimisme dans cette nouvelle intervention de Franck Le Ouay dans nos colonnes le 20 déc. 2018 dans ce billet « L’avenir de la santé en 2030 vu par Franck Le Ouay CEO de Lifen » (6).

Mais rien n’était gagné d’avance et dans « Quelques réflexions sur la numérisation de la santé : le dossier médical partagé (DMP), et les messageries (Apicrypt, MSSanté) » (7), J’écrivais Le 01 sept 2017 : « il est dommage que personne n’envisage un réseau permettant la communication et l’acheminement des données confidentielles entres tous les acteurs du système de soins. Il serait temps de réfléchir à munir le public de sa propre adresse mail sécurisée… »

Voilà pourquoi nous nous réjouissons de pouvoir commencer cette nouvelle chronique (e-santé et covid19), pour de nouveau mettre en lumière Lifen dont les concepteurs devaient déjà bien avoir à l’époque quelques algorithmes d’avances et qu’ils peuvent maintenant dégainer…

En effet il y a quelques années un certain nombre d’éléments semblaient se mettre en place :

– la Messagerie cryptée MSsanté qui renforçait le système Apicrypt permettant aux médecins du public et du privé, aux laboratoires d’analyse, aux anatomopathologistes… de communiquer facilement et directement au sujet de leurs patients.

-Le Dossier Médical Partagé véritable Arlésienne de la communication certes entre médecins mais aussi théoriquement entre médecins et patients. Mais après avoir dépensé probablement plus d’un milliard d’euros, l’usine à gaz ne fonctionne toujours pas en réalité.

Ces deux piliers étaient nécessaires (mais pas suffisant) pour bâtir la e- santé. Mais comme nous le regrettions à l’époque le patient compte tenu de l’échec du DMP n’était toujours pas dans la bouche des échanges de documents concernant sa santé.

Pourtant nous n’arrêtions pas de psalmodier que la e-santé était un facteur de démocratie avec un citoyen acteur prenant en main son destin en matière de soins et plus encore dans le domaine de la prévention ! (Empowerment, Quantified self … étaient les mots magiques).

Et voilà qu’arrive ce microscopique ennemi qui en quelques semaines a terrassé les communications et les possibilités de déplacements des hommes. Le contact physique étant devenu synonyme de risque potentiellement majeur, une crise inédite depuis la grippe de 1918-1919 !!

Le contact physique est réprimé par des lois d’exception, nécessaires compte tenu des circonstances.

Mais cette affaire de contact humain était un de mes Leitmotivs dans mes billets et même dans mes formations médicales continu (DPC). Nous prétendions que la e-santé améliorait le contact entre le médecin et le patient, ce dernier ne bénéficiant non plus seulement d’un seul petit quart d’heure de tête à tête avec son thérapeute, tête à tête souvent prévu un peu arbitrairement à l’avance dans la rigidité des protocoles de suivi, mais bien au contraire avec certaines APP le contact virtuel devenait permanent avec possibilités de consultation en présentiel lorsque l’APP « intelligente » en décelait la nécessité.

L’exemple que nous citions en 2016 était l’application développée par le Dr Fabrice Denis et son équipe (8) qui concernait la prise en charge de patients présentant un cancer broncho pulmonaire. Dans cette application le patient devait répondre chaque semaine sur son Smartphone, à 10 questions basiques, (poids, appétit, fatigue, douleur, toux, essoufflement, déprime, fièvre, sang dans les crachats), le suivi est complété en fonction des réponses déclenchant le cas échéant consultation et examens complémentaires qui ne sont donc plus systématiques.

L’étude montrant une nette amélioration de la qualité de vie des patients et même un allongement de cette dernière. La diminution du nombre de scanners de contrôle étant même spectaculaire.

Entre autres solutions connectées, cette application, était pour nous une promesse de progrès considérable et nous rêvions alors à une APP universelle qui envelopperait le patient en optimisant son parcours de soins et ces propres actions de prévention.

Mais à tout le moins, la preuve était faite que le numérique créait du lien

Depuis cette APP de nombreuses sociétés ont effectivement développées des solutions numériques de prise en charge des patients, les établissements hospitaliers publiques et peut être plus souvent privés en font bénéficier leurs patients aussi bien dans les spécialités médicales chirurgicales ou autour de la maternité.

Mais compte tenu de la possibilité toujours plus ou moins facile du contact direct avec ses médecins, le public restait un peu timide devant ces changements d’habitudes proposés.

Et patatras voilà l’apparition de ce poison invisible.

Alors que j’avais du abandonner mon contrat de télé consultation contracté il y a plus d’un an, faute de patient motivé,( il est vrai que ma spécialité de chirurgie générale était absente à l’époque de ce type de pratique,), d ‘un seul coup des patients inquiets pour leur santé, mais encore plus inquiet par ce virus ubiquitaire ne veulent plus franchir la porte des cabinets.

  Voilà un nouveau départ pour cette télé consultation très utile pour contrôler, là une cicatrice post op, là une plaie chronique et là pour faire le point d’une situation pathologique plus ou moins complexe nécessitant informations, explications et surtout accompagnement du patient pour l’éclairer sur son avenir prévisible, toute chose possible par la parole et l’image à travers une application dédiée et sécurisée.

En effet une “bonne téléconsultation” dans ma spécialité peut ne nécessiter qu’une image et un son correct, sans application dédiée, et plus ou moins complexe.

Mais pour les patients suspects ou porteurs de notre micrométrique adversaire, il était nécessaire de confectionner une arme spécifiquement dédiée.

Sur la base de son savoir faire bien huilé d’échanges entre professionnels de santé récemment enrichi par cette facilité d ‘adresser des documents directement aux patients, il devenait envisageable d‘adapter la solution Lifen à la prise en charge à distance du patient covid +

C’est le Grand Est qui bénéficie de l’application Lifen Covid pour « réduire le contact avec les professionnels de santé, et donc le risque de contamination », d’absorber le flux des patients et optimiser la coordination ville-hôpital. En permettant de lutter contre la saturation des structures hospitalières. L’idée étant de réserver les places hospitalières au patient qui en ont vraiment besoin et de maintenir à domicile les patients moins gravement atteints ou sous simple surveillance. Mais à condition de leur offrir un véritable dispositif de télésurveillance sécurisant :

L’espace Covid19 lifen médecine de ville

Les établissements de santé et les médecins peuvent avec l’APP inclure les patients porteurs du COVID19 sur la plateforme en renseignant un questionnaire rapide avec les informations de contact, les comorbidités et les symptômes COVID-19. Une fois le suivi activé, le patient va recevoir quotidiennement un questionnaire l’invitant à renseigner l’évolution de ses symptômes dans un espace sécurisé. La plateforme centralise toutes les réponses et permet de classer les patients par ordre de sévérité. Ainsi, les équipes soignantes peuvent se concentrer sur les patients ayant besoin d’une prise en charge immédiate. La continuité du suivi des patients sera notamment grandement facilitée, comme en témoignent les scénarios suivants :

Un patient diagnostiqué à l’hôpital et ne nécessitant pas de soins hospitaliers peut être confiné

chez lui et « remis » à la surveillance de son médecin traitant avec l’utilisation de l’application Lifen covid, permettant la communication médecin/ patient et médecin/ hôpital avec un retour possible et programmé du patient vers l’hôpital si nécessaire, mais en toute sécurité et au bon moment (ni trop tôt, ni trop tard !).

Un patient diagnostiqué par son médecin généraliste et nécessitant une hospitalisation, peut être transféré immédiatement auprès de l’établissement de santé à travers l’APP et remis secondairement de nouveau à la « garde » de son médecin après amélioration.

Un patient, non inquiétant, diagnostiqué par son médecin généraliste reste sous sa surveillance, cette dernière pouvant être délégué à un autre médecin.

Ces principes médicaux étant prédéfinis et co conçues avec les équipes du Professeur Ravaud, Epidémiologue Inserm umr1153.

Par ailleurs la solution s’appuie sur les acquis de Lifen conforme à la nécessité de sécuriser les données.

En pratique la communication se fait à travers un questionnaire envoyé par le médecin sur le Smartphone du patient qui saisit facilement ses réponses il y a ainsi une surveillance quotidienne de la maladie, avec possibilité de déclencher au moment optimal par exemple une hospitalisation, sans déplacement préalable du patient ou du médecin.

 Visitez l’espace covid19.lifen.fr

A mon sens ce dispositif s’ajoutant à tous les autres, (Médecins de soins primaires, services de type SOS médecins, centre 15, SAMU, Pompiers…) doit permettre dans les zones très en tensions de soulager les services hospitaliers, il doit également permettre d’optimiser en les accompagnant les règles de confinement (distanciation sociale et intra familiale), dans les autres zones il devrait participer à réduire les possibilités de contamination et donc de participer peut-être plus rapidement à la réduction du confinement.

Lifen covid doit améliorer le parcours du patient suspect ou infecté depuis la phase du diagnostic, de la surveillance sous confinement, jusqu’à déclencher une hospitalisation, et j’insiste, au moment le plus opportun médicalement pour le patient, enfin Lifen Covid permet de « récupérer » à domicile un patient convalescent, qui reste ainsi en contact numérique continu avec son médecin de soins primaires et ou l’hôpital.

Comme pour d’autre application ce système peut être performant pour les plus âgés par l’intermédiaire des aidants.

Il faudra tirer les leçons après la crise d’un impact des zones de mauvaise couverture téléphonique et internet et des sous équipements individuels.

Par analogie et concernant les échanges de courrier par la poste, nous avons vu qu’ils n’étaient plus aussi fiable aujourd’hui, cela devrait convertir les derniers septiques de recourir à la dématérialisation sécurisée et par extension aux APP de e-santé en général.

Mais que va nous inventer l’avenir, un autre type de crise avec un piratage et un black-out sur les transmissions numériques ? Et on accusera les politiques de ne pas l’avoir prévu…

Le problème du masque pourrait en cacher un autre…

1 Chronique Estonienne – Introduction

2 Chronique estonienne chapitre II

3 Balade en E-stonie

4 L’intelligence artificielle se mobilise contre la maladie d’alzheimer interview de Jérôme Pesenti

5 Dématerialisation des courriers du cabinet – entretien avec Franck le Ouay – réflexion sur la numérisation des rapports entre medecins

6 L’avenir de la santé en 2030 vu par Franck le Ouay ceo de lifen

7 Quelques réflexions sur la numérisation de la santé le dossier médical partagé DMP et les messageries apicrypt mssante

8 Denis F, Lethrosne C, Pourel N, et al. Randomized Trial Comparing a Web-Mediated Follow-up With Routine Surveillance in Lung Cancer Patients [published correction appears in J Natl Cancer Inst. 2018 Apr 1;110(4):436]. J Natl Cancer Inst. 2017;109(9):10.1093/jnci/djx029. doi:10.1093/jnci/djx029

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