Interview de l’APICEM

Chers lecteurs,

Comme vous pouvez le constater dans les médias audiovisuels et sur Internet la numérisation du secteur de la santé après beaucoup de promesses s’organise enfin pas à pas.

L’un des piliers de cette e- santé est représenté par les systèmes de transmission Cryptée des données médicales.

Les sondages et autres études montrent, et cela déjà depuis plusieurs années, que si les Français étaient généralement favorables à la santé connectée, ils n’en étaient pas moins inquiets de l’utilisation de leurs données de santé. Concernant les géants du Web les assurances ne sont toujours pas données sur le bon usage qui peut être fait de ces données.

Il n’en est pas de même pour les données générées et échangées par les professionnels de santé. Je note dans la pratique quotidienne une montée en puissance de l’utilisation du mail crypté du système MSSanté. Ainsi petit à petit va se généraliser cette façon de communiquer entre les médecins du public et les médecins du privé, entre les médecins généralistes et les médecins spécialistes…

Concernant la communication entre les médecins et les patients il est prévu qu’elle se fasse par l’intermédiaire du dossier médical partagé créé à l’initiative du patient, abondé par lui-même et tous ses correspondants médicaux, mais qu’en pense l’APICEM, gestionnaire d’Apicrypt créé à l’initiative des médecins libéraux et qui fonctionne bien et depuis plus de 20 ans.

Innovationesante.fr a déjà rendu justice et hommage à nos confrères pionniers dans les billets :

« Messageries cryptées : nouvelle étape dans le combat Apicrypt /MSSanté » et «Quelques réflexions sur la numérisation de la santé: le dossier médical partagé (DMP), et les messageries (Apicrypt, MSSanté)« 

Dans le contexte de cette mise en place forcée du système MSSanté par les CPAM, nous avons voulu demander à l’APICEM ou en était Apicrypt.

Comme vous pouvez le constater dans cette interview, l’APICEM est toujours à la pointe de la recherche, de la technique, et donc des propositions innovantes.

Innovationesante.fr : APICRYPT existe depuis plus de 20 ans, c’est le système pionnier de transmission sécurisée des données médicales créé par les médecins libéraux. Quelle est aujourd’hui sa place notamment par rapport à la promotion du système MSSanté par les CPAM ?

L’APICEM : Nous sommes, effectivement, les pionniers et le leader sur le secteur. APICRYPT est la 1re messagerie sécurisée en santé de France aussi bien en nombre d’utilisateurs puisque nous dépassons aujourd’hui les 70 000 utilisateurs, mais surtout en termes de flux avec près de 80 millions de messages échangés sur l’année en cours.

Aujourd’hui, 135 spécialités médicales et paramédicales utilisent notre système (médecins, infirmiers, EHPAD…). APICRYPT Version 2, qui permettra l’interopérabilité avec les messageries intégrées dans l’espace de confiance, a été agréé, le 29 juin 2017, pour l’hébergement de données de santé.

Des échanges et travaux nécessaires sont en cours pour finaliser les parties techniques liées à l’interopérabilité entre les deux systèmes, ceci afin que nos utilisateurs puissent continuer à utiliser APICRYPT et à échanger avec des correspondants inscrits sur MSSanté.

En janvier 2018, nous intégrerons l’espace de confiance MSS et serons donc « validés » par la CNAMTS avec qui nous sommes en étroite relation pour préparer l’arrivée d’APICRYPT au sein de cet espace.

Les demandes d’inscription affluent et nos équipes se préparent à accueillir ces nouveaux utilisateurs.

L’APICEM : Aparté ROSP

Pour ce qui concerne la CNAMTS, M. Nicolas Revel a annoncé en juin dernier qu’APICRYPT était une messagerie sécurisée non bloquante pour l’obtention du ROSP 2017.

Pour rappel et en quelques mots, le professionnel de santé qui souhaite bénéficier de la ROSP a la possibilité de choisir un ou plusieurs des thèmes proposés et d’y valider ensuite divers indicateurs. L’un des quatre thèmes soit « organisation du cabinet », remplacé aujourd’hui par le « forfait structure » représente 400 points. Il se décompose en deux volets à compléter, la valeur du point étant de 7 €. Souscrire à une messagerie sécurisée fait partie des 5 prérequis à valider nécessairement dans le premier volet pour accéder au second volet du forfait structure.

Tout professionnel de santé qui souscrit un abonnement à la messagerie sécurisée APICRYPT pourra donc prétendre au paiement de la ROSP et percevoir à minima 1 225 € (175 x 7€) et 2 800 € au maximum (400 x 7€), en fonction des critères validés et, à fortiori, du nombre de points acquis.

Innovationesante.fr : Depuis le 28 juin dernier APICRYPT V2 est agréé, après l’obtention du label Cyber security décerné par l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) le 16 octobre 2015. Tous les marqueurs sont-t-il donc au vert pour la poursuite de l’aventure ?

L’APICEM : Effectivement, nous sommes satisfaits que les choses évoluent de façon positive depuis quelques mois, car nous nous y employons depuis la création d’APICRYPT.

Nous travaillons à l’heure actuelle à la finalisation de cette version 2 de la messagerie sécurisée que nous entendons rendre compatible avec l’espace de confiance MSSanté instauré par le Ministère de la Santé.

Il nous était nécessaire de bénéficier de l’agrément HDS. Aujourd’hui, et par extension, nous préparons la certification ISO27001.

Notre position de leader incontesté de fournisseur de messagerie sécurisée en santé nous oblige en permanence à préparer l’avenir, nous former et adopter les standards reconnus des domaines de la santé et de l’informatique.

Innovationesante.fr : Le système APICRYPT a été développé dans le seul but de favoriser les échanges sécurisés entre les professionnels de santé. Parallèlement à cela se met actuellement en place le dossier médical partagé qui permet au patient de « posséder » son dossier médical et de dialoguer avec les médecins.

Pensez-vous qu’il serait imaginable de créer un système unique pouvant permettre la communication sécurisée entre tous les acteurs du secteur de la santé ?

L’APICEM : Le dossier médical personnel, initié par le Ministère de la Santé en 2004, était la suite logique à la loi Kouchner qui rendait au patient la propriété de ses données de santé.

L’obligation d’alimenter et de consulter ce DMP à chacune de leurs consultations est une contrainte réelle pour des médecins dont les consultations d’une durée moyenne de 16 minutes sont déjà particulièrement chargées.

En 2007, l’APICEM qui fournissait, depuis 1996, une messagerie sécurisée en santé a développé en collaboration avec le GIP DMP (précédent la création de l’ASIP) un automate dit « connecteur DMP ».

Il permet une duplication automatisée des flux de messages échangés entre des professionnels de santé pour en créer une copie qui peut ensuite et de manière entièrement automatisée, figurer dans ce DMP.

Cette idée très séduisante aurait permis, depuis 2008, de créer plus de 44 millions de dossiers médicaux personnels contenant 370 millions de courriers.

En décembre 2013, nous avons proposé l’idée d’expérimenter un dossier médical personnel (DMP) nomade implanté sur une clé USB. Bien que la loi le permettait, l’expérimentation a été refusée par la Ministre en fonction.

Nous avons le souhait de relancer ce projet qui permettrait enfin la mise en œuvre pratique de la loi Kouchner, avec des assurés sociaux volontaires, et ce grâce à l’enregistrement des données médicales personnelles sur un support amovible sécurisé facilitant l’accès à son dossier médical.

Ce concept s’adresse par ailleurs à tous, grâce à l’installation de bornes interactives dans des lieux accessibles au grand public comme les mairies et ne nécessite pas d’être équipé d’un ordinateur ou d’une connexion internet pour accéder aux données de ce carnet de santé numérique sur clé USB.

Ce projet d’intérêt général fait consensus auprès des professionnels de santé et prouve qu’il est ici possible de réussir avec peu de moyens.

D’autre part et afin de répondre aux besoins des professionnels, l’APICEM a développé le DM2P, Dossier Médical Professionnel Partagé, avec un accès spécifique aux médecins clairement identifiés. Il est autoalimenté pour près de 95% de son contenu, par les flux des professionnels de santé inscrits à la messagerie sécurisée en santé APICRYPT. Synthétique, simple dans son contenu, il répond aux exigences de sécurité en termes d’accès et d’hébergement.

Autofinancé par les professionnels de santé via leurs abonnements annuels, il permet une meilleure prise en charge des patients, un gain de temps et une économie non négligeable de papier et de frais d’envoi pour le professionnel de santé et établissements de soins.

Innovationesante.fr : Merci à l’APICEM d’avoir répondu à nos questions, nous pensons à Innovationesante.fr que la messagerie APICRYPT continuera à remplir son rôle de fluidification sécurisée de la transmission des données médicales.

Le projet DM2P démontre l’esprit intact d’audace de mes confrères, Innovationesante.fr ne manquera pas de suivre le projet, et notre tribune restera ouverte pour en rendre compte.

Pour information :

APICEM SARL
Développements et exploitation des outils APICRYPT® sous le contrôle de l’APICEM,

Association pour la Promotion de l’Informatique et de la Communication en Médecine.

3, route de Bergues – CS 20 007 – 59412 Coudekerque Cedex 2
E-mail : isabelle.vandaele@apicem.fr
Tél. : +33 (0)3 28 63 00 65
www.apicrypt.org

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