Chapitre II : La santé connectée ou l’espoir de réduire les dépenses de santé #chronique

Les premières pistes laissant espérer la réalisation d’économies.

Vous pouvez relire préalablement à ce chapitre notre billet « la santé connectée en cardiologie »:  ainsi que « le suivi du patient révolutionné par les applications de la santé connectée »: et bien sur le chapitre I

L’introduction de cette chronique se terminait sur un constat plutôt pessimiste montrant que l’état de santé des français n’est pas aussi bon que pourrait l’espérer notre espérance de vie.

En effet ce sont les maladies chroniques qui ternissent la qualité de vie de nos anciens et qui coûte très cher à notre sécurité sociale.

Les affections dites ALD représentent 60 % des dépenses de l’assurance-maladie.

Mais voilà justement là le levier principal pour engager réellement cette réduction des dépenses, essayer de conserver un système de soins aussi performant, ce qui ne sera peut-être pas facile compte tenu des coûts, mais surtout créer un système de prévention qui, nous pouvons le dire n’existe pas en France ou à tout le moins n’est pas organisé, n’a pas de gouvernance digne de ce nom.

Il faudrait pratiquement créer un ministère de la bonne santé alors qu’actuellement nous avons un ministère des maladies chroniques !

Les pathologies chroniques les plus fréquentes sont très souvent non diagnostiquées.

Le système de rémunération des médecins libéraux à l’acte, et surtout le niveau de rémunération ne permet pas aux médecins de prendre le temps de réaliser du conseil et du dépistage.

Les conséquences sont donc le non diagnostic de beaucoup d’affections ou le diagnostic tardif au stade des complications.

Nous répéterons souvent pendant cette chronique que le but de la santé connectée et de déplacer l’investissement en amont de l’installation de la pathologie afin de faire de la prévention primaire voire de la prévention secondaire ou tertiaire.

Tout au contraire nous observons actuellement que la pathologie est prise en charge trop tardivement par le médecin référent, de plus trop souvent les patients n’observent pas les prescriptions, ou parfois même le traitement n’est pas adapté, (sans parler de la iatrogénie plus facile à observer et à prévenir avec la gestion numérisée des données de santé, cela sera abordé ultérieurement…).

Nous pouvons prendre l’exemple de l’hypertension artérielle.

Cette affection concerne 10 % des personnes de plus de 70 ans.

D’après l’OMS l’hypertension artérielle est le premier facteur de mortalité dans le monde.

Un grand nombre d’hypertendus s’ignore.

Toujours d’après l’OMS seul 55 % des hypertendus traités ont une pression artérielle satisfaisante à domicile.

Actuellement moins de la moitié des hypertendus traités dispose d’un appareil d’auto mesure à domicile, ou sait prendre correctement la pression artérielle.

Hors selon une étude récemment réalisée, l’auto mesure à domicile serait le meilleur moyen d’évaluer donc de suivre la pression artérielle d’un patient hypertendu.

Nous estimons à Innovationesante.fr qu’il y a là un immense gisement d’amélioration des pratiques médicales.

Les objets connectés et leurs applications nous offrent des systèmes parfaitement au point sous la forme d’une part d’appareil de prise de tension d’autre part d’applications intégrées à un Smartphone ou à une tablette avec gestion des data qui peuvent également être adressées à un proche ou à un médecin référent. Des études sont en cours afin d’analyser l’acceptabilité des dispositifs et les effets des dispositifs pour le suivi des patients hypertendus mal contrôlés.

Mais nous avons d’ores et déjà l’intime conviction qu’offrir aux patients la possibilité de se prendre en charge à domicile et les motiver par des applications simples, augmentera très sensiblement la qualité de la surveillance, optimisera l’observance du traitement et donc la qualité du résultat final avec une tension artérielle mieux contrôlée.

Et une tension artérielle mieux contrôlée c’est :

                       -moins d’accidents vasculaires cérébraux

                       -moins d’angine de poitrine et d’infarctus

                       – moins de décompensation d’une insuffisance cardiaque

                       – meilleure contrôle d’une artérite des membres inférieurs

                       -moins de lésions oculaires et de cécité

                       -moins de complications pour les patients présentant des maladies rénales chroniques

Excusez du peu.

(Source OMS : http://www.who.int/features/qa/82/fr/ )

Voilà déjà beaucoup de millions épargnés !

Et ce n’est pas fini…

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