Un Digital Day pour l’innovation en santé !

Chers amis,

J’ai grand plaisir à vous présenter quelques réflexions personnelles autour du « DIGITAL DAY 2018 » manifestation lancée par ASSPRO, en partenariat avec l’assureur Branchet.

Les maitres mots sont : E-santé, Prévention, Bloc opératoire, Parcours de soins.

Les organisateurs m’ont invité à faire partie du jury avec :

Monsieur le Docteur Jacques Durand l’un de nos meilleurs spécialistes des chatbots, entrepreneur en e-santé, spécialiste de télémédecine, expert en recherche clinique, très actif dans le domaine de la transformation digitale du secteur de la santé notamment en Asie.

Monsieur David Gruson professeur à la chaire santé de Sciences Po Paris, spécialiste de l’intelligence artificielle (IA), de la robotique en santé, de la télémédecine, et des problématiques de bioéthique (l’initiative Ethik-IA).

Auteur à succès avec S.A.R.R.A. Une intelligence artificielle : Le premier Polar bioéthique sur l’IA

Olivier Girinon, ingénierie, design digital/financements, spécialiste de l’encadrement de start-ups, intervient auprès des entreprises pour explorer les nouveaux territoires et définir des stratégies d’innovation.

Monsieur le Docteur Pierre Simon avant-gardiste de la télémédecine (télé expertise) dans le domaine de la néphrologie (1997), concepteur en France de la tété dialyse (2001). Noter que la télémédecine n’ayant été reconnu officiellement en France qu’en 2004 (loi du 13 Aout 2004). Conseiller général des établissements de santé en 2007, fondateur de l’Association nationale de télémédecine (ANTEL) en 2006, auteur en 2015 de l’ouvrage « télémédecine, enjeux et pratiques.

Quant à moi je suis chirurgien viscéral, pariétaliste, inventeur de prothèses de renforcement pariétal, inventeur de matériel de chirurgie adapté à la technique MOPP (Minimal Open Pre Peritoneal) décrite en 2011. Concepteur avec Nicolas Bondu des premières formations post Universitaires en e-santé dans le cadre du DPC, organisateur de DPC avec l’association Haastin (avec Nicolas Bondu). Co animateur du Blog innovationesante.fr, blog d’information et de vulgarisation sur tous les aspects de la e-santé. Le blog réalise une veille attentive en E-santé.

Depuis quelques années nous sommes un certain nombre à être persuadé que les nouvelles technologies peuvent apporter une aide considérable au monde de la santé et ce dans tous les domaines : la prévention, le diagnostic, le traitement. Au quotidien dès ce jour l’e-santé contribue à une meilleure maitrise des milliers de paramètres qui jalonnent le parcours de soins.

Le Digital Day doit être une vitrine des solutions innovantes permettant de renforcer la sécurité et le confort physique et moral de nos patients et des professionnels de santé ! Cette journée permettra une large collaboration entre les professionnels de santé et les start ups qui offre des solutions digitales.

Retrouvez dans le site de DIGITAL DAY les catégories ou les services et outils numériques qui peuvent concourir à améliorer la santé des Français, et inscrivez-vous !

https://www.digitalday.asspro.store/

Mais déclinons pour vous ces 3 axes majeurs mis en valeur par le Digital Day.

Le premier concerne l’hospitalisation ambulatoire.

Plus la durée d’hospitalisation est courte, plus la qualité de la prise en charge à domicile doit être optimisée et verrouillée. Qui dit prise en charge ambulatoire demande de parfaire autant que cela est possible la qualité de l’information du patient et de son entourage et des aidants. (C’est l’objet du 2eme axe du concours). Pour l’organisation de l’hospitalisation et de tout ce qui se passe en amont et en aval et parfois jusqu’au très long terme, le patient doit bénéficier des nouvelles techniques de l’information et de la communication (NTIC) qui à travers les applications et peut être bientôt les chatbots vont considérablement l’aider pour la maitrise et la fluidité d’un parcours de soins que le patient doit être à même d’assumer lui-même (emporwerment), non pas seul, mais puissamment secondé. La philosophie de la e-santé est en effet d’améliorer considérablement les liens entre le patient et l’équipe pluri disciplinaire (Médecin référent, Médecin spécialiste, infirmière coordinatrice, infirmières réalisant des soins à domicile, kinésithérapeutes, aides-soignantes…). Un parcours de soins maitrisé est un parcours de soins ou le patient se sent parfaitement à l’aise, avec un moral le meilleur possible, ou chaque problème ou chaque question trouve plus facilement sa réponse avec l’apport des NTIC. Mon usage quotidien des solutions numériques (surveillance des plaies chroniques, utilisation de bases de données scientifiques…) me démontre que ces applications apportent du lien là où certains pensent quelles déshumanisent, le patient me parait d’ailleurs bien plus près de l’équipe de soins que lorsqu’il est hospitalisé !! Il peut communiquer à tous moments avec les acteurs concernés.

Le concours va permettre de promouvoir les innovations ou projets qui vont renforcer les applications connectées déjà utilisées en routine.

Le deuxième axe concerne l’information du patient.  Il n’y a pas d’intervention chirurgicale sans consentement éclairé du patient, et qui dit consentement éclairé dit avalanches d’informations sur les buts de l’intervention, les risques les complications les alternatives… Une consultation classique (colloque singulier) n’est absolument plus adaptée pour faire ce travail tant la somme d’information délivrée est nécessairement importante. Tout ce travail d’information ou même plutôt de formation doit être pour l’essentiel réalisé en amont de l’intervention chirurgicale, par tous les moyens : la parole du médecin, la parole de la secrétaire médicale devenue maintenant une véritable collaboratrice du médecin qui informe sur le parcours administratif du patient mais qui affine les informations médicales. Elle délivre les documents écrits qui répètent, complètent l’information orale…  Elle organise le séjour dans l’unité de soins, le post opératoire.

Mais après création des liens entre le patient et les membres de l’équipe pluridisciplinaire, le patient doit pouvoir réfléchir, relire, analyser les informations à tête reposée, d’où le nécessaire délai entre la première consultation et la réalisation d’un acte. Délai peut être d’une dizaine de jours pour un problème « simple » (chirurgie d’une hernie de l’aine) à de nombreux mois pour des situations complexes. (Prise en charge d’un patient obèse). Pendant ce laps de temps le patient doit pouvoir avoir accès à l’ensemble des informations et rien de mieux que des applications interactives pour l’accompagner. Beaucoup a déjà été fait par des praticiens pionniers et visionnaires qui ont réalisé des expérimentations parfois dans un cadre scientifique parfaitement maîtrisé et dont les solutions sont utilisées par eux en routine, d’autres applications très prometteuses sont également à l’étude. Mais de nombreux domaines doivent encore être défrichés d’où le caractère indispensable d’une initiative de type « Digital Day ».

Le troisième axe est moins souvent mis en avant, il concerne le poids de la charge de travail et des responsabilités qui pèse sur les épaules des soignants, et du chirurgien en particularité, l’organisation de son environnement professionnel en dehors de la salle d’intervention. N’oublions pas que pour une heure passée à opérer il faut bien plus de temps au cabinet médical et en communication de toute sorte avec le patient les médecins correspondants les structures administratives des centres de soins des services de sécurité sociale des mutuelles…. C’est aussi le but de l’utilisation des NTIC : la réorganisation du fonctionnement du cabinet médical. Par exemple en utilisant les applications qui encadrent complètement la prise de rendez-vous, minimisant les pertes de temps. Un seul système devrait coordonner les appels, les sms, les mails directs des patients en différenciant ceux qui nécessitent une réponse verbale de ce ceux qui peuvent être traités automatiquement par l’applications et peut être aussi ici par des chatbots.  Toute la partie conciergerie du cabinet médical doit être organisée par les algorithmes innovants, augmentant considérablement la productivité du cabinet, notion trop injustement ignorée par les médecins et les acteurs sociaux. C’est grâce à cela que le travail de la secrétaire médicale s’écartera de la gestion de la paperasse et se rapprochera du patient pour assurer information conseil et écoute…épaulant plus spécifiquement le travail des soignants

Nous devons nous inspirer de la numérisation de l’organisation des grandes entreprises ou la gestion de la relation client est maintenant souvent assuré par des algorithmes de « type Customer Relationship Management » ( CRM)  ce qui est l’art d’optimiser les interactions d’une société avec ses clients et ses prospects. Dans les grandes entreprises l’utilisation de ces solutions CRM sont des outils de vente de marketing, et plus encore elle dynamise la productivité de l’entreprise lorsqu’elles sont adoptées par l’ensemble des services :  RH, service client, chaîne logistique… Il faut traduire cela dans l’écosystème particulier du monde de la santé.

Lire le très intéressant article: “Quelle stratégie de développement dans un monde qui change?” Baromètre EY de la croissance 2018. L’Article nous démontre qu’après les grandes multinationnales, ce sont maintenant les PME et les ETI qui s’emparent des NTIC pour se  développer, en  utilisant en particulier les CRM.

Dans le même état esprit, je pense que le monde de la “TPE  ou la micro entreprise médicale” qu’est le cabinet médical doit faire sa révolution numérique. Les transfuges du monde de l’économie et du marketing numérique qui ont rejoint notre secteur avec la volonté d’en faire également un secteur “data driven” nous l’expliquent. Voir en particulier l’interview de Franck Le Ouay spécialiste du marcketing digital  réalisée pour innovationeante.fr en mars 2017 : « Dématérialisation des courriers du cabinet : entretien avec Franck Le Ouay réflexion sur la numérisation des rapports entre Médecins. »

Nous sommes aujourd’hui au pied du mur.

Bien des éléments efficients pourraient être généralisés aujourd’hui : la numérisation sécurisée des échanges entre médecins (MSSanté, Apycript), et entre médecins et patients ( le DMP), de nombreuses applications utilisées pour la prévention ou le suivi des patients sont disponibles et ne demandent qu’à être généralisées (lire Le suivi du patient révolutionné par les applications de la santé connectée ).

Le contexte de la RGPD qui se met petit à petit en place dans les cabinets médicaux doit sécuriser le patient.

Et cerise sur le gâteau, il est dit maintenant ( https://goo.gl/xRwXb4 ) que la multiplication des règlements et des normes serait sources de progrès et de croissance !! L’innovation a besoin de barrières protectrices, sans régulation c’est l’anarchie au bénéfice des plus puissants, suivez mon regard gafamisant…

En conclusion le Digital Day doit encourager et promouvoir les efforts des startups et des chercheurs qui appliquent les NTIC pour notre pratique médicale quotidienne, et nous devons avec l’aide de la gouvernance passer le plus rapidement possible au stade de la nécessaire généralisation des bonnes pratiques de e-santé, nous serons alors entrés dans le domaine de la normalisation et de la réglementation.

Sans oublier que chaque innovation doit être pensée par rapport à la personne qui doit en bénéficier en tenant compte de son niveau de littératie et des possibilités d’améliorer l’éducation thérapeutique du patient, en tenant de plus en plus compte de la notion des « patients experts ». (La loi « Hôpital, Patient, Santé et Territoire » de 2009).

Pour toutes les informations, et pour participer :

https://www.digitalday.asspro.store/

Alors rendez-vous le 16 Novembre pour la remise des prix !

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