Fantasmes autour des robots et de leur prétendue intelligence !

Comme nous l’avons précisé dans notre billet de blog « L’imposture de l’intelligence artificielle» la notion d’intelligence artificielle est reprise à l’infini dans tous les articles où l’on parle de certains développements de l’informatique, en particulier de l’informatique cognitive (Voir notre billet  » L’intelligence artificielle selon Watson d’IBM » d’ailleurs à rebaptiser  » L’utilisation des mathématiques cognitives en médecine selon Watson d’IBM »).

Ces technologies permettent à des systèmes de posséder des éléments de langage et de parole.
Si vous additionnez à cela, des algorithmes d’analyse de fichiers de données, de statistiques, de linguistiques, et bien d’autres systèmes.…, ils peuvent alors traiter très rapidement des sujets particulièrement ardus, mais toujours dans un contexte bien défini, exécutant les tâches pour lesquelles ils ont été conçus, même si ces algorithmes sont auto- apprenant permettant au système de ce perfectionner.
Au final le système livre des conclusions souvent sous la forme de probabilités aux professionnels utilisateurs de la machine.
Dans d’autres cas le système exécute lui-même un certain nombre de tâches avec une relative autonomie, donnez alors une forme humanoïde à cette machine et le mythe du robot intelligent peut naitre.

Votre robot à roulettes peut même être conçu pour capter les émotions de la personne qui est en face de lui, par l’intermédiaire de sa caméra 3D et de son système de reconnaissance faciale par exemple. Il est alors possible que notre machine humanoïde soit programmée à réagir de façon adaptée en proposant un service, en émettant des phrases en phase avec l’état psychologique de la personne qui est en face.
La machine peut même répondre à des stimuli vocaux ou visuels et donner l’impression d’un sentiment de « contentement », ou de « bonheur », par un visuel sur son écran, par un mouvement de la tête ou d’un membre, ou par une réponse verbale…). C’est à ce stade que l’on peut observer toutes sortes de dérives et d’interprétations fantaisistes des effets, il est vrai parfois troublant, de ces algorithmes.

Concernant un robot humanoïde actuellement sur le marché, nous pouvons lire sur le net: « il peut également ressentir ses propres émotions » « recevoir des compliments par exemple peut alors le rendre heureux »: ce qui est littéralement absurde !

Voilà un autre article intitulé « Donner l’intelligence aux robots « ou l’auteur donne des solutions pour « donner de l’intelligence aux machines », ce qui est littéralement impossible, ou pire, il donne des solutions pour que les robots deviennent plus intelligents. Alors qu’encore une fois l’intelligence artificielle est un concept et certainement pas une réalité.

La mystification est complète, même si le chapitre est intitulé « évolution », lorsqu’il évoque l’utilisation de réseaux neuronaux formant le logiciel du comportement d’un robot. Là l’auteur crée un anthropomorphisme très hasardeux en reliant réseaux neuronaux et comportement, comme si la machine avait des nerfs lui permettant de se mouvoir. Et le délire est totale lorsque l’auteur évoque la création d’un génome de robot qui serait le schéma d’interconnexion ce ces neurones.
Ce qui pose problème dans cet article est cet anthropomorphisme à outrance avec l’utilisation totalement hors sujets des termes intelligence, neurones, génome, le fond de l’article étant par ailleurs passionnant, mais l’usage inapproprié de ces mots symboles des caractéristiques des êtres vivants et de l’homme, alimente le fantasme de la création d’une » créature » d’un genre nouveau ayant des composants humains.

D’où les préoccupations en matière de droit, qui dit nouvelle entité, dit nouvelles règles juridiques, patience, billet à venir !

Dans cet article consacré aux robots rédigé par un avocat, j’ai retenu: « sans même parler
d’intelligence artificielle, l’extraordinaire capacité des algorithmes qui guident les robots expriment une part d’intelligence (mémoire, capacité à résoudre des problèmes complexes, à interagir, à s’adapter…)… »
Je suis inquiet par les propos de cet avocat qui réfute très justement le terme d’intelligence artificielle, pour dire dans la même phrase que la machine exprime une part d’intelligence, il faut savoir !

Mais j’ai pu lire dans un autre article rédigé également par un avocat : « si l’on considère que la personnalité juridique est fondée sur la sensibilité (individuelle, collective) plutôt que sur les capacités cognitives, la personnalisation du robot ne se justifie donc pas dans une relation d’empathie asymétrique »
La conclusion qui est d’actualité, et qui restera d’actualité pendant plusieurs dizaines d’années, (d’après les spécialistes travaillant sur ce qui sera un jour une véritable intelligence artificielle), est que le robot n’est pas intelligent. Il est doté d’outils cognitifs, il n’a pas de sensibilité.

Certaines situations peuvent être troublantes : Le robot humanoïde capable d’inter réagir grâce à des fonctions cognitives aussi perfectionnées soient-elles, avec un enfant autiste par exemple, lui rendant ainsi de véritables services ainsi qu’à son entourage, reste toutefois absolument, dans cette relation d’empathie asymétrique, sans la moindre trace de sentiment et d’intelligence, du moins, de la part de la machine…

Un animal de compagnie, parfois turbulent et difficile à maîtriser, et présentant assurément un certain degré d’intelligence (Le chien aurait l’intelligence d’un enfant de 2 ans à 2 ans ½), même s’il est peu bavard, semble pourtant poser moins de problème aux juristes que notre machine à roulettes certes dotée de la parole et de la vue.

Il est vrai que les relations entre le maitre et son chien sont rôdées par quelques millénaires d’histoire, alors que ce robot humanoïde pratiquement inexistant dans nos sociétés (pour le moment), fait l’objet de tous les fantasmes.

Alors que dire de l’ours en peluche qui reste pendant des années, le principal « interlocuteur » de beaucoup d’enfant, il pourrait également obtenir une existence juridiquement plus gratifiante…

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